30 mars – Italie : Lucques, Notre Dame des Miracles (1588)

Pourquoi méditer l’enfance de Marie ? (II)

© Metropolitan Museum of Art , CC0, via Wikimedia Commons, tapisserie de l'Annonciation.
© Metropolitan Museum of Art , CC0, via Wikimedia Commons, tapisserie de l'Annonciation.

On est par là conduit à interpréter l’idée d’Immaculée conception d’abord et surtout comme une absence intrinsèque de toute forme de coupure par rapport à Dieu, une ouverture à sa grâce telle que le péché, toujours théoriquement possible, n’est jamais choisi dans les faits.

Adam et Eve aussi n’avaient pas le péché originel, par construction (sens ?). Mais ils ont péché ; ils ont détourné vers eux les dons de la création. Marie ne l’a pas fait : mais comme on l’a dit, c’était déjà le cas avant même qu’elle ait eu la moindre information sur le rôle qui était attendu d’elle. Ce ne peut donc pas être expliqué par ce rôle : c’était donc chez elle un acte totalement gratuit.

Par-là, c’est un signe totalement extraordinaire, et humainement inexplicable. Mais un acte qui en revanche éclaire sa réponse à l’ange : lorsque celui-ci lui annonce non seulement un rôle dépassant infiniment la condition humaine, et a fortiori tous les projets qu’elle avait pu avoir auparavant, elle l’accepte humblement en s’en remettant à la volonté divine : qu’il me soit fait selon votre parole.

Il y a donc là si on y réfléchit un message extraordinaire sur la nature humaine : l’une d’entre nous a pu, par son ouverture à la grâce dont elle était comblée, non seulement ne jamais pécher alors qu’elle menait apparemment une vie humaine ordinaire, sans destin particulier, mais surtout le faire précisément par une ouverture totale à Dieu et à sa grâce.

De ce fait, elle nous envoie un message puissant, alors même que nous sommes dans une situation différente ; car elle nous éclaire sur ce que peut être un être humain, au moins un : elle nous montre dans sa plénitude ce que peut être la sainteté, pleinement réalisée dans son cas et non pas perspective asymptotique.

Méditons donc la vie de Marie, non seulement cette partie que nous connaissons tous, avec Jésus à Nazareth puis au Calvaire, mais aussi en amont, celle de la jeune Marie, pure et humble, avant même qu’elle ait pu avoir toute idée de ce que signifiait cette pureté et humilité exceptionnelles dans le dessein de Dieu.

Pierre de Lauzun

Adapté de : www.pierredelauzun.com

7 décembre 2022

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