2 mai – Saint Athanase, évêque d’Alexandrie, docteur de l’Église, † 373

Le « miracle conjugal » du couple Langenmantel

Le père Jakob Rem, renommé et estimé pour sa capacité de discernement, sa dévotion et sa profondeur spirituelle, était très apprécié de ses étudiants, qui continuèrent à venir le trouver jusqu’à sa mort. Parmi ses anciens étudiants, figurait un certain Wolfgang Langenmantel, aristocrate, qui avait épousé Sophia Rentz. Le couple était en danger en cette année 1612 : les époux se disputaient continuellement, et la situation devenait si insupportable qu’ils songeaient sérieusement, bien que fervents catholiques, à divorcer. C’est alors que Wolfgang Langenmantel eut l’idée d’aller consulter le père Rem. Il se rendit à pied au monastère d’Ingolstadt où il résidait. Les deux hommes prièrent longuement et avec ferveur devant le tableau de Mater Ter Admirabilis, puis le père Rem demanda à Wolfgang Langenmantel de revenir à plusieurs reprises. Ce dernier se rendit quatre fois à Ingolstadt pour le rencontrer et prier avec lui. Lors de la troisième visite, le père Rem suggéra à Wolfgang Langenmantel d’apporter la fois suivante son ruban de mariage.

Ce ruban de noces était une jolie coutume locale : tandis qu’ils échangeaient leur promesse, on entourait les mains jointes des futurs époux dans un ruban de noces, ce qui symbolisait le caractère indissoluble de leur union. Les époux conservaient ensuite le ruban, signe visible de leur mutuel engagement devant Dieu.

C’est le 28 septembre 1615 que se produisit, dans la chapelle du monastère, un événement aussi extraordinaire que décisif pour l’avenir du couple. Tandis qu’il priait, le père Rem eut l’intuition de présenter devant le tableau de la Vierge Mater Ter Admirabilis le ruban de noces, sur lequel on avait fait autant de nœuds que de problèmes conjugaux. Alors qu’il dénouait en priant le dernier nœud du ruban, celui-ci devint « d’une blancheur éblouissante ». En même temps, Wolfgang Langenmantel sentit en son for intérieur qu’il était délivré de tout ressentiment, et le couple fut sauvé du naufrage. L’exaucement de la prière a donc été manifesté sous deux formes : dans le cœur de Wolfgang Langenmantel, et par un signe visible, à savoir la blancheur du ruban.

L’histoire de ce miracle conjugal, fixée dans l’ex-voto du tableau de Marie qui défait les nœuds, connaît une postérité dont nul ne pouvait se douter. Elle a donné naissance à une nouvelle dévotion grâce notamment au futur pape François. Des laïcs engagés, des artistes, des prêtres et la ferveur populaire ont fait le reste.

 

Isabelle Rolland. Marie qui défait les nœuds. D’un “miracle conjugal” à une dévotion universelle. MDN 2022

 

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