La Messagère de la Providence (II)

A peine est-il arrivé auprès d'elle, qu'elle commence par le consoler au sujet de sa peine; elle l'encourage à se confier toujours à la divine Providence, lui fait don d'un anneau surmonté d'une pierre précieuse, et lui dit: "Ceci servira pour payer une partie de vos dettes. Ce qui restera sera soldé par un autre moyen". Elle l'encourage de nouveau et s'en va. La Soeur Gabrielle qui, pendant ce temps avait cherché à deviner ce que pouvait bien être cette dame, aurait voulu, avant son départ, la fixer encore une fois; mais le respect que lui avait inspiré son premier regard, était si profond, qu'elle n'osa plus lever les yeux sur elle et la considérer. Désireuse pourtant, de savoir quelque chose de certain, elle s'en alla de nouveau auprès du Père et le trouva tout frais, tout rajeuni, tout joyeux. -Père, lui dit-elle toute contente, quelle est donc cette dame si majestueuse que je n'ai pas osé la regarder en face ? - Cette dame, répondit, le saint, n'est, pas venue d'en bas, comme vous le pensez peut-être, mais d'en haut. C'était la Sainte Vierge. Et alors, il lui raconta son accident, et lui avoua que, s'il était entré tout brisé à l'oeuvre pie, c'est qu'un de ses créanciers l'avait maltraité dans la rue et fortement outragé.