29 mars – Lundi Saint

Nul doute que Marie qui la protégeait l’a accueillie

Ma tante Marguerite était une femme très pieuse et véritablement charitable. Je me souviens que lors de mes visites, elle m’invitait souvent à me rendre à l’église du bourg pour la récitation du saint Rosaire auquel elle participait avec un petit groupe d’amies, ou pour un temps de prière auprès d’une personne qui venait de mourir, et s’il m’arrivait de dormir chez elle, elle veillait à ce que je ne m’endorme pas sans avoir dit ma prière du soir.

Restée célibataire, elle éleva comme son fils l’enfant de sa sœur handicapée dont l’époux âgé peinait à s’occuper. Elle fut pour notre famille une grand-mère de substitution providentielle, aimante, jeune d’esprit, joyeuse et accueillante ; nous n’avons pas connu notre grand-mère paternelle décédée trop tôt, et notre grand-mère maternelle nous a quittés lorsque j’avais 10 ans (je suis l’aîné de 4 enfants). Après le décès accidentel de notre père (j’avais 6 ans) elle nous loua à un prix dérisoire un petit logement pour nous permettre de venir à la campagne lors des congés scolaires.

Or voici qu’un jour où elle se rendait au village, elle vit venir en face dans la rue un camion chargé de troncs d’arbres pour la scierie voisine. La rue était suffisamment large pour le passage des piétons et du grumier et ma tante s’engagea ; ce n’était pas la première fois qu’elle croisait ce genre de convoi. Mais un pressentiment soudain lui fit ce jour-là rebrousser chemin de quelques mètres et elle se réfugia vivement dans une cour toute proche. Au moment où la remorque arrivait à sa hauteur, les chaînes qui maintenaient le lourd chargement cassèrent et, dans un bruit assourdissant, les troncs d’arbres vinrent s’abattre en roulant contre les murs de la cour où ma tante s’abritait. Sans obéir à ce pressentiment, elle aurait été broyée par les grumes.

Son dernier pressentiment fut celui de son départ pour le Ciel. Malade, avant de monter dans l’ambulance qui la descendait vers l’hôpital de la ville, elle dit à sa voisine : « Je ne remonterai pas, allez ! »

Je garde, avec mes frères et sœur un souvenir ému de cette grand-mère. Nul doute que Marie qui la protégeait l’a accueillie pour la conduire à son Divin Fils. Paix à son âme. 

P-M. D.

Témoignage d’un lecteur reçu par l’Association Marie de Nazareth le 18 janvier 2021

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