13 avril – Italie : Notre-Dame des Pleurs

Entre le Japon et la France, un chapelet

Le sanctuaire marial de Pontmain (France) et le Japon ont un lien spirituel étonnant, à travers cet ancien chapelet rouge aux 26 grains, composé seulement de deux dizaines, appelé aussi la « Couronne des saints martyrs japonais ».

« Avant même l’arrivée de Monsieur le Curé, on commença à prier et on récita le chapelet des martyrs du Japon », écrit Joseph Barbedette, l’un des quatre petits voyants de Pontmain, au cœur de la France, dans son récit de l’apparition rédigé à la demande de ses supérieurs. En effet, porté par cette grande ferveur missionnaire qui s’est répandue en France dans la deuxième moitié du XIXe siècle, l’abbé Michel Guérin, curé de Pontmain, avait distribué ce chapelet bien particulier à tous les habitants du village et instauré, durant la guerre contre la Prusse, la récitation de ce chapelet tous les matins pour demander la paix et le retour des jeunes gens partis au front. Aujourd’hui, ce chapelet est tombé en désuétude, sauf à Pontmain et au Japon, où la mémoire des 26 martyrs et de l’apparition mariale est encore conservée.

Pour comprendre l’histoire du chapelet des martyrs japonais, il faut remonter en 1597, au Japon, où 26 chrétiens (prêtres, religieux et laïcs, dont des enfants) furent exécutés sur une colline de Nagasaki, sur l’ordre du Taïko (maire du palais) Hideyoshi Toyotomi. C’est le début d’une longue période de persécutions à l’encontre des chrétiens du Japon, qui s’achève au début de l’ère Meiji, dans les années 1860.

Plus de deux siècles et demi plus tard, en 1862, soit neuf ans avant l’apparition de la Vierge Marie à Pontmain, les 26 martyrs de Nagasaki sont canonisés à Rome par le pape Pie IX. Leur fête est fixée au 6 février du calendrier universel. La dévotion envers ces 26 martyrs se répand alors dans toute l’Europe, et en particulier en France. En Bretagne, un prêtre, l’abbé Hamet conçoit même un petit chapelet formé de deux dizaines et composé de 26 grains rouge sang. Il le baptise la « Couronne des saints martyrs japonais ».

Son usage connaît un bel essor et se répand jusqu’à Pontmain. C’est ainsi qu’il remonte aux oreilles de l’abbé Michel Guérin qui s’empresse de distribuer les petits chapelets rouges à ses ouailles et d’en enseigner la prière aux enfants.

Adapté de : Aleteia

Et aussi : Notre Histoire avec Marie

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