16 août – Saint Étienne de Hongrie (+ 1038) consacre son pays à la Mère de Dieu

L’Assomption révèle aussi le mystère de la femme

La fête de l’Assomption tombe au beau milieu de l’été. Le 15 août : cette date ne doit rien au hasard. La montée de Marie à la gloire céleste, « avec son corps et son âme » selon les termes de la définition dogmatique du pape Pie XII, arrive lorsque les temps sont mûrs. L’Assomption marque en effet la fin de la moisson du mystère pascal. Elle en constitue le couronnement, le fruit achevé, avec la Toussaint (le dogme fut d’ailleurs proclamé le premier novembre 1950). Avec l’entrée de Marie au Ciel, la rédemption dans le Christ atteint sa pleine consommation.

Cependant, malgré sa notoriété, beaucoup de nos contemporains se demandent pourquoi cette fête possède une telle importance dans le calendrier liturgique. Quatre raisons (plus une en France) – mais il en existe bien d’autres – justifient la place de ce mystère marial dans le catholicisme.

Tout d’abord, la montée de Marie à la gloire céleste est la condition de possibilité de l’exercice de sa maternité spirituelle à notre égard. (…) Au Ciel, la Vierge nous entoure de sa sollicitude, tout en menant le combat de Dieu contre Satan, car nul ne se bat mieux qu’une mère pour ses enfants.

L’Assomption, en consacrant la maternité de Marie, révèle la vérité ultime du corps humain. Qu’est-ce que le corps ? Il est ce qui, en nous, est tourné vers le monde, vers les autres et vers Dieu. Le corps exprime cette faculté de sortir de nous-mêmes. Aussi Marie, assumée au Ciel en son corps et son âme, est-elle maintenant en relation continuelle avec le monde et tous les hommes.

L’Assomption, en portant au jour la dimension centrale du corps humain dans la personne de la Mère du Christ, nous révèle également le mystère intime de nos personnes. (…) La montée de Marie à la gloire céleste, en tant qu’icône prophétique de l’Église appelée à vivre en et avec Dieu, signale qu’aucune dimension de nos personnes ne sera laissée de côté dans l’éternité. Dieu les recueillera au contraire toutes, en les intégrant les unes aux autres.

Par ailleurs, l’Assomption est prophétique du règne de l’homme sur le cosmos : le corps glorieux institue une relation nouvelle de nos personnes à la matière.

L’Assomption nous dévoile également notre destinée finale. (…) La transfiguration de la Vierge dans la gloire nous présente le Ciel sous un jour nouveau. Le monde céleste n’est plus une réalité désincarnée. À la droite du Ressuscité du jour de Pâques, se tient sa Mère glorifiée en son corps. « La terre nouvelle et les cieux nouveaux », salués par l’Apocalypse, sont habités par des êtres humains de chair et de sang. Comment mieux dire cette vérité que la grâce ne détruit pas la nature, mais la porte à son accomplissement ? Toujours les temps de la maturité du 15 août…

« Un signe grandiose apparut dans le Ciel : une femme ! » (Ap 12, 1). L’Assomption révèle enfin le mystère de la femme. Le moment est venu de s’interroger pour savoir si le christianisme ne détiendrait pas la clé de compréhension de ce mystère. « Plus une femme est chrétienne, plus elle est femme », disait Léon Bloy. (…)

Rappelons pour finir que Notre Dame est la patronne principale de la France en son mystère de l’Assomption depuis le vœu de Louis XIII du 15 février 1638, qui instaure à perpétuité une procession à la Vierge le 15 août dans tout le royaume de France.

 

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