11 mai - Philippines : Antipolo, Nuestra Senora de la Paz

S'adresser à la Mère ou au Fils ça doit être la même chose…

Par un bel après-midi tout éclairé d'un beau soleil romain, je vis entrer dans l'Église Santa Maria del Popolo une femme avec un enfant dans les bras. Elle est accompagnée d'une fillette de six à sept ans et d'un garçonnet à peu près du même age que sa sœur tient par la main. Le groupe se dirige tout droit vers l'autel de la Vierge. La maman fait d'abord une génuflexion que la liturgie n'exige certainement pas, et les petits enfants l'imitent. La maman fait le signe de la croix et les enfants également, avec componction. Après un moment d'entretien dans cette prière muette, comme entre deux mères qui se comprennent, elle se penche sur les bambins agenouillés auprès d'elle, et les fait prier pour leur papa qui est en Afrique, pour leur grand-mère qui est clouée au lit par la maladie et pour Rosette qui est en traitement au sanatorium de Forlanini. Encore une dernière prière à la Vierge, puis un signe de croix, et avec la main elle lui envoie des baisers. Alors ils se relèvent, refont la génuflexion, s'arrêtent quelques instants près d'un artiste qui est là en train de peindre une fuite d'arcades en raccourci, échangent avec lui un sourire (...) Un touriste a suivi avec attention cette petite scène... scandaleuse. Il s'approche résolument de l'artiste lui demande : « vous avez vu n'est-ce pas ? Pas même un regard pour l'autel du Saint-Sacrement, mais que de génuflexions et de prières pour un simple tableau de la Vierge. (...) « Etes-vous catholique, Monsieur ? » lui demande celui-ci en se levant tranquillement de son tabouret. « Voyez-vous, moi, je suis luthérien.(...) Voilà presque six mois que je viens peindre dans ce joyau d'église. Chaque jour ou peu s'en faut j'assiste à la même scène que vous avez contemplée. La maman et les enfants sont d'ailleurs devenus mes meilleurs amis. Je connais toute l'histoire de cette femme et de sa famille. C'est toute une suite de malheur (...) Or savez-vous où elle puise le courage pour supporter une vie intolérable ? Elle me l'a dit souvent elle-même : c'est aux pieds de cette Vierge. (...) Si aux pieds de cette Vierge elle a compris le mystère de la souffrance et l'a résolu en trouvant assez de force pour la supporter, croyez bien que cette humble mère italienne a saisi l'essentiel sans recourir à toute notre théologie.»

S'abonner est facile, se désabonner également
N'hésitez pas, abonnez-vous maintenant. C'est gratuit !