30 mars - Italie. Lucques, Notre Dame des Miracles (1588)

Les larmes de Marie (II)

Les larmes sont un legs de la Mère des Douleurs, legs tellement redoutable qu'on ne peut le dissiper dans les vaines affections du monde sans se rendre coupable d'une sorte de sacrilège. Sainte Rose de Lima disait que nos larmes sont à Dieu et que quiconque les verse sans songer à lui, les lui vole. Elles sont à Dieu et à celle qui a donné à Dieu la chair et le sang de son Humanité. Si saint Ambroise, se souvenant de Monique, appelle Augustin « le fils de si grandes larmes ... », à quelle profondeur ne faut-il pas entendre que nous sommes fils des Larmes de la Créature d'exception qui a reçu l'incomparable privilège, en tant que Mère de Dieu, d'offrir au Père éternel une réparation suffisante pour le crime sans nom ni mesure qui servit à Jésus à accomplir la rédemption du monde ? Quand sainte Monique pleurait sur les égarements du futur docteur de la grâce, ses larmes étaient comme un fleuve de gloire qui portait son fils incrédule dans ses bras infatigablement étendus à l'Auteur de la Grâce. Mais cependant, elle n'avait que ses larmes à offrir et c'était la conversion de ce seul fils qu'elle avait en vue.

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