17 janvier - France. Pontmain. Notre Dame de Sainte Espérance (1871)

Maria Zell (I)

En 1061, l'abbé d'Einsiedeln vit arriver aux portes du monastère un beau chevalier qui demandait à lui parler. L'étranger est introduit. « Mon révérendissime Père, dit-il à l'abbé, si je viens frapper à votre porte, c'est pour vous prier de me recevoir dans votre sainte demeure, au nombre de vos fils. » Pèlerin lui demande l'abbé, quel est votre nom ? Et d'où venez-vous ? - Je viens des bords du lac de Sempach. J'ai dit adieu au château de mes pères. Le malheur m'a frappé. Je n'avais qu'un fils, le Ciel m'a ravi cet unique héritier de mon nom et de mes biens. Dieu a permis qu'il trouvât la mort dans les flots. Je m'incline devant la justice et la sainteté de ses décrets. Mon épouse, ma bien-aimée Hedwige, ne voit de consolation, au sein de sa douleur, que dans la vie religieuse. Je partage ses sentiments, et voilà ce qui m'amène en ce jour au seuil de votre saint asile. » Et le noble chevalier Seliger (Béat) de Wohlhausen, qui avait acquis de grandes richesses au service des empereurs à la tête de leur cavalerie, abandonnait à jamais ses biens pour demander le vrai bonheur au service de Celui qui sait et qui peut seul le donner. Quelques années après, le noble preux, devenu à Einsiedeln le plus humble des fils de saint Benoît, était appelé par les suffrages de ses Frères à la dignité abbatiale. C'était en 1070. Pendant vingt ans, l'abbé Seliger gouverna le monastère avec sagesse. En 1090, sous le poids des ans, il résigna sa charge, et vécut encore neuf ans, qu'il consacra tout entiers à se préparer à une bienheureuse mort. Le 22 avril 1099, il s'endormit dans la paix du Seigneur. Il allait rejoindre dans le Ciel le fils qu'il avait pleuré, et la mère de ce fils, la tendre Hedwige, qui l'avait devancé dans la tombe. Elle était morte à Zurich, vers 1090, dans le monastère des filles de saint Benoît, après l'avoir dirigé saintement pendant de longues années en qualité d'abbesse. Les deux nobles époux, qui achevaient si pieusement leur vie, avaient une dévotion très vive envers la Mère de Dieu. Dans leur jeunesse, en face de leur castel, qui s'élevait dans la petite île du lac de Sempach, ils avaient construit sur le rivage une chapelle à Marie. Aux yeux du peuple, c'était la chapelle du château. Pour eux c'était la demeure de Marie, Cella Mariae, Maria-Zell.

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