27 mars - Italie. Madonna del Piratello (1483 )

Le trouble de l'humble Marie

« A cette parole elle fut toute troublée » (Luc 1,29) : mais comment comprendre ce trouble de la Vierge ? N'est-ce pas l'extrême déférence dont l'Ange a fait preuve à son égard qui suscite le trouble profond de l'humble Vierge ? C'est en tout cas une interprétation courante depuis Origène (+ 253) : « Ces termes dont l'ange se sert : Je vous salue, pleine de grâce, je ne me rappelle point les avoir lus dans aucun autre endroit des livres saints. C'est une salutation réservée exclusivement à Marie. » Ou Saint Ambroise (+ 397) : « La Vierge se demandait quel était ce salut. Par modestie, car elle était troublée ; par prudence car elle était surprise de cette formule nouvelle de bénédiction, qui ne se lisait nulle part, ne s'était nulle part rencontrée jusque-là. A la seule Marie ce salut était réservé : seule en effet elle est justement appelée pleine de grâce, ayant seule obtenu cette grâce que nulle autre n'avait reçue, d'être remplie de l'Auteur de la grâce... » (Saint Ambroise, Homélie sur Luc, II, 8). C'est son humilité qui troublait la Vierge Marie. Saint Alphonse de Liguori (+ 1787) se fait l'écho de cette thèse traditionnelle en écrivant : « Ce trouble ne fut donc causé que par son humilité en entendant des louanges si contraires à l'opinion défavorable qu'elle avait d'elle-même (...) Saint Bernardin dit que, si l'Ange lui eût déclaré qu'elle était la plus grande pécheresse du monde, Marie n'eût point éprouvé la même surprise, mais qu'à ses louanges sublimes, elle se troubla tout à fait » (Saint Alphonse de Liguori, Les gloires de Marie, Discours IV.).

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